Gestion des déchets nucléaires

Le nucléaire, première source d'électricité en France, génère d'importants déchets radioactifs malgré son faible impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Régis par la loi de 2006, ces déchets, représentant 1,64 million de mètres cubes en 2018, sont gérés par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), créée en 1979 pour concevoir des solutions de gestion et effectuer un recensement exhaustif.

Ces déchets, qui voient leur dangerosité diminuer au fil du temps, sont triés selon leur intensité (de très faible à haute) et leur durée de vie (pouvant s’étendre de 31 ans à des milliers d’années pour les déchets dits "à vie longue").

Âge et origine des déchets produit par l'exploitation des centrales nucléaires

La gestion des déchets radioactifs constitue un enjeu industriel de premier ordre, lié à la fois à l’importance de l’industrie électronucléaire, mais aussi à la multiplication des applications liées à la radioactivité et à l’augmentation du nombre de producteurs. Pour gérer l’ensemble de ces déchets radioactifs, l’État français a créé l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
Comme la plupart des pays confrontés à la problématique des déchets radioactifs, la France a fait le choix de les stocker dans des centres industriels spécialement conçus pour ce type de déchets afin de les isoler des humains et de l’environnement tant qu’ils présentent des risques.
Certains déchets bénéficient déjà de centres de stockage. Pour les autres, la conception de centres adaptés fait actuellement l’objet d'études ou de projet.

Il existe trois sites de stockage en France : 

• le centre de stockage de la Manche (CSM) a ouvert ses portes en 1969 à la Hague pour isoler les déchets à vie courte de faible et moyenne intensité pendant au moins 300 ans. Ayant atteint sa capacité maximale de 527 000 m³, le centre ne reçoit plus de déchets depuis 1994 et est actuellement en phase de surveillance ;
  
• le centre de stockage de l’Aube (CSA) créé en 1992 pour les déchets à vie courte de faible et moyenne intensité ;
  
• le centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) créé en 2003 pour les déchets de très faible activité, aussi situé dans l'Aube.

Ces deux derniers centres, encore en exploitation, n’accueillent que 90 % des déchets radioactifs produits en France (uniquement ceux à vie courte) et pourtant on estime qu’ils pourraient arriver à saturation autour de 2028-2029, en raison notamment du démantèlement à venir des vieilles installations nucléaires.

Alvéole de stockage en cours d'utilisation (Cires)

De plus, il demeure un autre problème. Les déchets à vie longue et les déchets de haute intensité ne représentent certes que 10 % du volume total des déchets produits… mais 96 % de la radioactivité totale des déchets produits par les centrales ! Aujourd’hui, ces déchets n’ont pas encore de filières définitives de stockage. Ils sont conditionnés et entreposés par leurs producteurs, dans l’attente d’un site de stockage définitif. 

Entreposage de déchets nucléaires au centre de stockage de l'Aube

À terme, ils devraient être stockés dans une formation géologique à grande profondeur, qui a été sélectionnée pour ses propriétés favorables à l’accueil d’un tel stockage. C’est le projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique pour les déchets) de l’Andra, situé à Bure dans la Meuse.

Son objectif est de de protéger les humains et l’environnement des déchets radioactifs tout le temps qu’ils restent dangereux en les stockant dans une installation dédiée construite à 500 mètres sous terre au sein d’une couche d’argile qui s'est formée il y a 160 millions d’années. Cigéo répond à un impératif éthique, celui de ne pas reporter la charge de la gestion des déchets les plus radioactifs sur les générations futures.

Ce projet est cependant vivement critiqué, en particulier par des associations écologiques.

Sources : adapté de Vie Publique, EDF, Andra.